Les cicatrices

Les cicatrices de sternotomie
Les bonnes pratiques

Réalisé par Manon CREPINEAU – Infirmière Programmatrice Cardiopathies congénitales Formation « Plaies chroniques et cicatrisation ». & le Dr Miarisoa RATSIMANDRESY – Clinique Pasteur




LES BONNES PRATIQUES EN POST-OPÉRATOIRE IMMÉDIAT

Si la cicatrice est propre et non inflammatoire, il faut la laisser à l’air libre le lendemain de l’opération. Son nettoyage se fait à l’eau et au savon.
La cicatrice ne prendra son aspect définitif qu’au bout d’un an.




Réfection des pansements cicatrice

Le nettoyage de votre plaie chirurgicale s’effectue jusqu’à ce que la cicatrice soit totalement fermée (nettoyage à l’eau et au savon doux).




Rôle des parents

Il faut réaliser le nettoyage de la cicatrice au gant de toilette ou avec une compresse propre (ne jamais mettre les doigts ou les mains nues) de haut en bas de façon circulaire une seule fois.
On peut immerger le corps de l’enfant mais en laissant la cicatrice hors de l’eau.
Pour le séchage, il faut prendre une partie d’une serviette qui ne resservira pas par la suite, sécher et tapoter de haut en bas sans repasser dessus.




Les conseils

Le bain
Il ne faut pas de bain complet, de piscine ou d’immersion en mer avant 2 mois post-chirurgie.
Si le bain n’est pas possible tous les jours, laver au moins la cicatrice.

Exposition au soleil
Il ne faut pas exposer votre cicatrice au soleil pendant au moins deux ans.
Il faut privilégier les t-shirts anti-uv ou la crème solaire.

Changer de body ou tee-shirt tous les jours

Traitement local
Au bout d’un mois, si la cicatrice est totalement refermée, on peut y appliquer une pommade de type réparatrice.
Il faut privilégier les t-shirts anti-uv ou la crème solaire.

Il faut 2 à 3 mois pour récupérer complètement d’une chirurgie cardiaque.
Il faut éviter dans les 6 premières semaines post-chirurgie :

  • Les efforts brutaux
  • Le port de charges lourdes
  • Les mouvements asymétriques du torse (se mettre sur le côté dans le lit…).

La fatigue est normale après une chirurgie cardiaque, elle diminuera peu à peu au cours des premières semaines.
Prenez rapidement RDV avec votre cardiologue avant la sortie d’hospitalisation : vous devrez le revoir dans la semaine qui suit votre sortie, puis, toutes les semaines pendant 1 mois (selon l’avis du cardiologue).
Prenez avec vous tous les comptes-rendus d’hospitalisation.
N’arrêtez jamais vos traitements (anticoagulants…) sans avoir eu l’aval de votre cardiologue ou de votre chirurgien.
Pour les enfants et adultes, une rééducation cardiaque peut-être proposée.


Prendre rapidement contact avec votre médecin/cardiologue si vous présentez un ou plusieurs de ces signes :

  • Un écoulement ou une rougeur inhabituelle au niveau de votre cicatrice
  • Un gonflement inhabituel ou un hématome
  • Une cicatrice qui se « ré-ouvre »
  • Des douleurs persistantes malgré la prise de traitement antalgiques
  • Un fièvre qui dépasse les 38°c ou des frissons
  • Un encombrement bronchique ou une toux grasse persistante
  • Un essoufflement inhabituel
  • Des palpitations
  • Des malaises

LES CICATRICES PATHOLOGIQUES

Cicatrice inflammatoire – Désunie

Si la cicatrice est inflammatoire et / ou désunie, les soignants réaliseront un nettoyage en 4 temps (les parents ne doivent en aucun cas réaliser ce soin) : 1er temps : compresse imbibée d’hibiscrub
2ème temps : compresse imbibée de sérum physiologique
3ème temps : compresse sèche
4ème temps : compresse imbibée de chlorhexidine et mise en place tulle bétadiné sur la partie désunie et inflammatoire.




Les cicatrices dites « hypertrophiques »

  • Une cicatrice hypertrophique est le résultat d’une réponse anormalement excessive du tissu cutané.
  • Elle reste dans les limites de la plaie.
  • Elle guérit progressivement en 12 à 18 mois.




Les cicatrices dites « Chéloïdes »

  • Une cicatrice hypertrophique de plus de 1 an et demi.
  • La localisation de ces cicatrices concerne en particulier le visage, le cou, les oreilles, les épaules et le thorax, et les zones anatomiques où la peau est épaisse.
  • Son extension se fait au-delà des limites de la plaie.
  • Les patients présentant une peau plus mate sont plus particulièrement à risque.

MEDIASTINITE

En cas de médiastinite (infection du médiastin), le chirurgien réalisera un nettoyage au bloc puis débutera un traitement antibiotique en intraveineux.

Autres photos de cicatrices pathologiques et nécessitant une prise en charge médicale


LES BONNES PRATIQUES ET CONSEILS SUR LE LONG TERME

Si la cicatrice est bien refermée et dite non pathologique , il n’y a rien à faire de plus.
Si la cicatrice est dite pathologique, plusieurs solutions peuvent s’offrir à vous
Voir avec le chirurgien si une reprise de la cicatrice est possible.




La massothérapie

Une des techniques de kinésithérapie pouvant aider à atténuer les cicatrices est la massothérapie. Elle regroupe différentes techniques qui ont pour but de drainer l’œdème, diminuer les adhérences et améliorer la souplesse de la peau :

  • Le drainage lymphatique manuel.
  • Le palper-rouler.
  • L’application de pression douce.



  • Kinésithérapie par ENDERMOLOGIE LPG possible

    Les propriétés drainantes et défibrosantes de cette technique permettent d’intervenir de manière précoce et indolore sur les cicatrices.
    Dans un premier temps, son action favorise l’élimination des déchets et prévient l’apparition d’adhérences.
    Ensuite, cette technique stimule la production naturelle de collagène pour une meilleure cicatrisation.
    Et ce, dans le but de calmer les douleurs et de retrouver de la mobilité. Grâce aux séances d’endermologie, il est possible d’agir sur tous les types de cicatrices et limiter les recours à une nouvelle intervention :

    • Cicatrices récentes présentant encore des signes d’inflammation.
    • Cicatrices anciennes.
    • Cicatrices chirurgicales ou traumatiques.




    INJECTION DE CORTICOÏDES PAR UN DERMATOLOGUE DANS LA CICATRICE, JUSQU’À DEUX ANS APRÈS L’OPÉRATION

    Les cicatrices boursouflées, hypertrophiques ou chéloïdes sont particulièrement disgracieuses.
    Pour les rendre moins visibles, les dermatologues peuvent effectuer des injections de corticoïdes à action « retard », dont l’action perdure dans le temps.
    L’injection est réalisée après l’application d’une crème anesthésiante, à l’aide d’une micro-seringue ou d’un dispositif appelé « dermojet », sorte de seringue sans aiguille.
    Le dermatologue appliquera un pansement compressif sur la cicatrice après injection.
    Les injections sont espacées de 3 à 6 semaines.




    Des vêtements compressifs pour lisser les marques

    La prescription de ces vêtements permet d’aplanir certaines cicatrices hypertrophiques et chéloïdes. Ils sont commandés sur mesure à la pharmacie.
    Ils garantissent des résultats, à condition d’être portés jour et nuit à plus ou moins long terme.